Vous fonctionnez avec quel forfait : limité ou illimité ?


C’est une vraie question que je me suis posée alors que je suis tombée il y quelques années dans une impasse ! Jusqu’où dois-je aller ? Non mais, ça suffit à la fin, elle(il) abuse ! Là, j’ai envie de déclarer forfait !
Forfait de quoi ? Mais de sa “gentillesse” ! De son “esprit serviable” qui ne sait pas toujours dire “non” ! Parce que oui, avouons-le… Quand on est un “bon chrétien”, on se doit d’être gentil, généreux, bienveillant, disponible, attentionné, serviable, etc., etc.
C’est vrai ! C’est la Bible qui le dit ! Mais jusqu’où ?????? Alors que les bontés de Dieu sont illimitées, les miennes doivent-elles l’être tout autant ?
En réalité, voici la bonne question : “Mes bontés peuvent-elles être aussi limitées que celles de Dieu ?” Derrière ce nouveau verbe, la réponse n’est pas très loin…
Alors que j’ai été “(ab)usée” dans de nombreux cas - avec chrétiens/non chrétiens - j’ai mis du temps à comprendre pourquoi, et surtout, à apprendre à éviter de tomber constamment dans le panneau.
Parce que l’entraide, je suis tombée dedans quand j’étais petite. Un an avant ma naissance, mes parents ont créé une association caritative pour secourir les SDF, les drogués et les prostituées et soutenir les plus défavorisés également présents dans l’église. Génétiquement, j’ai été “programmée” pour être compatissante, merci à mes chers parents pour ces belles valeurs !
Oui, sauf que parfois, je me suis demandée si les gens ne m’exploitaient pas, avec mes “valeurs chrétiennes” ?! S’il n’en profitaient pas un peu... trop ?
Quand le dicton populaire dit : “Trop bon, trop c…”, Jésus, lui, nous dit comment aimer notre prochain. D’être parfaits. La barre est vraiment haute ! Mais pas inaccessible…
Mon père nous a expliqué aussi, à nous ses enfants interloqués : “Un chrétien, c’est pas un crétin”. Il avait compris depuis longtemps qu’un chrétien compatissant avait aussi un cerveau, capable de réfléchir. Mais il a donné aussi sa chemise et son manteau à ceux qui l’ont traîné en justice, oui, ceux-là mêmes qu’il avait aidés.
Chrétien-crétin, mon Papa ?! Certainement un bon samaritain. Je rends un bel hommage à mon Papa samaritain !
T’es un gentil, toi ! Tu ne dis jamais non !
Quand nous sommes “gentils” - sans vouloir nous jeter des fleurs - cela se voit de loin. C’est tamponné sur notre front. “Il(elle) ne dit jamais non !” Dit-on cela de vous ? Alors, vous êtes concerné(e) !
Et la personne en face de vous, chrétienne ou pas, sait le reconnaître. Elle est dans la position de receveur, et vous de donneur. Très souvent, c’est en sens unique : vous donnez, donnez, et donnez, sans rien espérer en retour, cela va de soi !
Et quand vous sentez la fatigue monter, que vous voyez votre réservoir d’essence diminuer, qu’il manque 3-4 h à votre journée pour rattraper le temps distribué, vous n’avez plus qu’une envie : hurler “STOP !”
Ne plus décrocher, ne plus répondre, ne plus parler, parce que vous êtes raplapla de tout ce que vous avez fait, et qu’on vous en demande toujours encore ! Que ces mêmes personnes vous font culpabiliser si vous commencez à leur bafouiller : “Euh, justement, je voulais te dire cette fois que…”
Et le courage vous manque de conclure que “c’est fini’, en fait, que “toutes les bonnes choses ont une fin”.
Sauf que votre voix intérieure - le Saint-Esprit ? - vous rappelle que Dieu, lui, renouvelle ses bontés. Et de soupirer - le plus discrètement possible - en pensant : “Le(la) pauvre, je ne peux pas le(la) laisser galérer !” Et de regarder sa montre. Son portefeuille.
Oh, bien sûr, la plupart des gens vous font comprendre “qu’elles ne vous demandent rien” ; du moins pas la première fois, vous l’aviez proposé spontanément ! C’est vous qui l’aviez supputé, en réalité ! Non, sans rire !? C’est bien possible, ma foi !
Pourquoi a-t-on du mal à dire “non” ?
Parce que Jésus est notre modèle, parce qu’on l’a reçu de notre éducation, que ce sont des doctrines entendues ci et là. Or, parfois, on le copie mal. Très mal. On pense qu’être un “bon chrétien” (article à lire prochainement), c’est obéir à Jésus alors qu’en réalité, on obéit surtout aux autres, qu’on a peur du regard des autres. Qu’on doit dire “oui” à tout, pour ne pas dire “non” parfois... A-t-on le droit de dire “non” et quand ?!
C’est chrétien de dire “non” à quelqu’un dans le besoin ?! C’est pas bien de refuser de l’aide !
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À un membre de votre église en difficulté financière
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À votre voisin en panne de voiture
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À votre ami(e) dépressif(ve)
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À quelqu’un d’isolé ou en manque affectif
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À une connaissance en pleine crise de couple
Les cas ne manquent pas, notre compassion non plus, mais au bout d’un moment, on balance un “non” parce qu’il y eu un “oui” de trop. On finit par se décourager, par être dégoûté, blessé, déçu... Comment éviter de tomber dans les extrêmes ?
C’est ce que je vous propose de découvrir la prochaine fois.
D’ici là, prions ensemble que Dieu nous remplisse de son Esprit. Car parfois, on confond l’amour avec le devoir religieux (il faut, on doit), nos propres forces avec celles de Dieu. Oui, que Dieu nous aide à aider ! Qu’il nous aide à aimer !
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