Après une séparation, quelles questions, quels défis ? (2e partie)


Une séparation après une vie de couple est vécue différemment suivant qu’il s’agisse d’un divorce ou d’un veuvage. Pourtant, dans les deux cas, plusieurs étapes vont se succéder. Elles ont été étudiées comme les étapes du deuil.
Suite de l'article du 14 septembre
La solitude
Après une séparation et les premiers gros remous qui la suivent, aussi bien matériels que psychologiques, c’est la solitude qui s’installe peu à peu. Une solitude qui peut sembler douce ou, au contraire, effroyable. C’est une question de perception qui n’est pas liée à la situation concrète, mais à la façon dont la personne appréhende la solitude.
Si elle est vue positivement, notamment dans les cas où la vie de couple était très éprouvante, la solitude est un espace de repos qui permet de « souffler » un peu après des déchirements d’un divorce, après parfois un acharnement dans la lutte contre la maladie pendant des mois, dans le cas d’un veuvage. C’est aussi un espace de liberté avec la redécouverte de l’indépendance. Cette liberté autorise la reprise d’activités, de relations personnelles qui avaient été mises entre parenthèses pendant la vie de couple.
Mais la solitude peut être aussi un désert (le même mot hébreu signifie solitude et désert). Les murs vides de l’appartement, le silence peuvent être insupportables. Ne plus être appelé par son nom, ne plus être touché, ne plus compter pour quelqu’un devient souffrance. « Que faire de cet espace de liberté ? Qu’inscrire sur cette page blanche ? » sont les questions face auxquelles la solitude nous place. Dans le désert après la sortie d’Égypte, Israël en tant que peuple, a appris de multiples choses : à construire son identité, à adopter des règles, à vivre la confiance en Dieu, à accepter le repos du shabbat, à croire en un avenir possible et meilleur. C’est ainsi que le chrétien peut lui aussi avancer dans le désert de la solitude, dans une perspective de vie. Ésaie a donné cette promesse du Seigneur : « Le désert se couvrira de fleurs ! » (35/1)
Un nouveau couple ?
La question de fonder un nouveau couple se pose très tôt pour certains et, pour d’autres, seulement après cinq ou dix ans d’un travail de deuil. Il est clair que la personne doit être prête avant de se lancer dans une nouvelle relation. Elle court le risque, sinon, de ne pas choisir le nouveau partenaire pour ce qu’il est, mais uniquement pour la sécurité ou le réconfort qu’il apporte. Elle risque aussi d’apporter dans ce nouveau foyer toutes les blessures à vif qu’elle n’aura pas eu le temps de guérir.
Pour construire un nouveau couple, il faudra avoir dépasser quelques barrières. Celle de la peur, peur de se tromper, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’être à nouveau abandonné, peur de ne pas savoir aimer de nouveau. Peur aussi de choquer ou de blesser des enfants, peur qu’ils ne puissent pas s’habituer à la présence d’un nouveau conjoint dans la maison. Peur du « qu’en dira-t-on ? », de l’opinion des membres de l’église ou du pasteur. Pour les divorcés chrétiens se pose la question de dépasser la mise en garde de Jésus (Matthieu 19) ; pour les veuves (et les veufs ?) les conseils de Paul (1 Corinthiens 7). Mais la foi chrétienne affirme aussi la bonté de Dieu qui n’enferme pas dans le passé, l’espérance d’un nouveau départ toujours possible et la beauté d’une vie de couple.
Notre mission en tant que chrétiens est de soutenir et d’encourager chacun avec bienveillance, patience et persévérance ; de l’accompagner sur son chemin personnel pour passer du chagrin à la paix et la joie retrouvées.
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