Brebis et boucs : Nations ou individus ?

Brebis et boucs : Nations ou individus ?
Question d'un Internaute : "Dans Matthieu 25.31-46, il est question de brebis et de boucs. Est-ce que ce sont des individus, ou, comme le prétendent certains, des nations ?"

Une interprétation particulière de ce texte, qui me semble en être une exégèse tendancieuse, a cours dans certains milieux évangéliques qui s'intéressent particulièrement, et à juste titre, au destin d'Israël. Derek Prince, dans son livre "Rendez-vous à Jérusalem", à la page 220 écrit ceci :
En tant que roi, Christ sera aussi le juge suprême. Un de ses premiers actes sera de convoquer toutes les nations devant lui pour le jugement :
"Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les unes d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche" (Matthieu 25.31-33).
Il y aura un principe clair pour séparer les nations "brebis " des nations "boucs", et c'est la façon dont elles auront traité les Juifs pendant la période de persécution sous l'antéchrist.
Aux brebis, celles qui auront montré de la miséricorde envers les Juifs à cette période, Christ dira :
"Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites"Matthieu 25.34-40)
Aux boucs, ceux qui auront refusé de manifester de la miséricorde envers les Juifs, Christ dira :
 "Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites" (Matthieu 25.41-45).
Les nations brebis recevront alors la permission de prendre leur place dans le royaume de Christ ; les nations boucs en seront bannies. (Fin de citation)
La traduction "séparera les unes d'avec les autres" est erronée, car elle indique que ce sont les nations qui seront ainsi séparées. Une traduction littérale du grec ne permet pas une telle interprétation :  

En grec, le mot traduit par nations est un terme collectif neutre, alors que le mot traduit par eux est masculin. Ce que Christ séparera, ce ne seront donc pas les nations, mais des individus. La notion de "nation brebis" et de "nation bouc" n'est donc pas scripturaire.   On objectera que le début du texte indique que "toutes les nations seront assemblées devant lui.". Faut-il en déduire pour autant qu'il y aura la France, l'Angleterre, l'Allemagne, etc., ou plutôt l'ensemble de leurs habitants ? Ce qui précède nous oriente vers cette interprétation.  

Reste la question de savoir ce que Jésus veut dire lorsqu'il parle "du plus petit de ses frères". L'interprétation tendancieuse qui nous occupe ici voudrait qu'il s'agît des Juifs, bien ou mal traités par les nations. Mais si l'on rapproche d'autres textes du Nouveau Testament où Jésus parle aussi de ses frères, on découvre une autre dimension :
"Quelqu'un lui dit : Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères." (Matthieu 12.47-49)

"Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni! c'est-à-dire, Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." (Jean 20.16-17)
Jésus considérait donc ses disciples comme ses frères, et bien qu'ils fussent Juifs, à l'époque, ce fait ne limitait pas cette nouvelle fratrie à la nation juive, car Paul affirme :
"Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères." (Romains 8.28-29)
 Il est donc plus scripturaire de voir dans ces "plus petits de ses frères" tout individu dans le besoin, et que nous nous devons de secourir, rejoignant en cela l'enseignement de l'apôtre Jacques :
"Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?" (Jacques 2.15-16)

Ce texte de Matthieu 25.31-33 est donc un rappel, comme le fait Jacques, que "la foi sans les œuvres est morte", et que l'amour de Dieu doit présider à toutes nos actions.
"les commandements […] se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait point de mal au prochain : l'amour est donc l'accomplissement de la loi." (Romains 13.9-10)

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(Romains 1.16)

2 commentaires
  • Armel-Bakala Il y a 16 années, 3 mois

    Je pensais que le peuple élu de DIEU était le peuple juif à qui était destiné premierement la bonne nouvelle (comme un peuple témoin) de la grace divine apportée à l'humanité. Comme ce peuple n'avait < et ne croit certainement psa toujours qule méssie de Dieu est notre Seigneur Jésus, ce peuple à en quelque sorte perdu "sa bénédiction" de favoris... quelqu'un pourai m'éclairer sur ce sujet?.... pour cequi est de l'explication du pasteur ci-dessus je suis d'accord et je rend grace à Dieu pour sa pafaite Justice.
  • Sunshine Il y a 16 années, 5 mois

    J'aime beaucoup les petites études de ce genre; ça nous explique beaucoup de choses. Souvent il y a plusieurs hypothèses mais parfois c'est clair et précis. Il est vrai que je ne suis pas une experte dans la langue grecque, Hébraïque, ou bien Araméenne. Mais d'autres nous expliquent et c'est intéressant de savoir. Merci, Frère. Sunshine. Canada.