Faire la différence à Babylone

Faire la différence à Babylone

Le prophète Daniel a vécu environ 72 ans à Babylone vers 500 avant Jésus-Christ. Babylone était « la ville » de l’Antiquité, entourée d’impressionnantes murailles et de fossés, avec ses jardins suspendus répertoriés dans les 7 merveilles du monde et ses 22 tonnes d’or sous forme de statues, d'images et de divers ustensiles dans le Temple. Bref, la plus grande ville du plus grand empire.

Daniel aurait voulu servir Dieu à Jérusalem mais la réalité était tout autre que son souhait puisqu’il vécu à Babylone.

Comment a-t-il pu vivre à l’étranger tout en servant Dieu ?
Comment servir Dieu à l’étranger ?

« C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Heb 11.8-10

Dans un sens, nous sommes tous sur une terre étrangère, en attente de la cité céleste.

La question n’est pas de savoir si l’on aime la ville ou la campagne, le béton ou la forêt, mais plutôt de comprendre et de se laisser inspirer par un jeune homme qui a cru qu’il était possible, non seulement de survivre à l’étranger, mais aussi de servir Dieu et d’être utile pour son royaume, quelques soient les circonstances. Voici quelques défis auxquels Daniel a fait face :

Il a fait face à l’intempérance par la tempérance.

Lire Dan 1.8 ; Dan 1.15-17

« Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance*, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit : Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai » (Act 24.25

« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi* » (Gal 5.22)

« à la connaissance la maîtrise de soi*, à la maîtrise de soi* la patience, à la patience la piété » (2Pi 1.6

* Le terme grec utilisé pour tempérance et maîtrise de soi est le même. En d’autre mots, nous pouvons parler de : contrôle de soi – vertu de ceux qui sont maîtres de leurs désirs et de leurs passions, en particulier des appétits des sens – maîtrise de soi, domination sur soi-même – modération.

Nous voyons la détermination de Daniel à :

    • être différent.
    • plaire à Dieu.
    • rester avec des amis.
    • s’abstenir volontairement (la modération peut avoir meilleur goût, mais parfois, l’abstinence est le seul moyen).
    • faire des résolutions réalisables.

Ce choix a eu des conséquences magistrales :

  • Son cœur s’est élargi
    « Je cours dans la voie de tes commandements, Car tu élargis mon cœur » (Psa 119.32
    Il y a un lien entre l’obéissance et le cœur élargi.
  • Son outre s’est élargie (élastique)
    « Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; car, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Et personne, après avoir bu du vin vieux, ne veut du nouveau, car il dit: Le vieux est bon » (Luc 5.37-39)
    Il faut une nouvelle élasticité pour recevoir les nouvelles choses.

Pour servir Dieu dans une dimension nouvelle, il faut recevoir, ou plutôt être ouvert, à recevoir une nouvelle vision des choses et des façons de faire. Le message, les exigences de Dieu envers Daniel ne changeaient pas selon le lieu géographique, mais les façons de l’appliquer pouvaient avoir besoin d’ajustement.

  • Son influence s’est élargie
    Daniel ne savait pas qu’il serait utilisé à ce point par Dieu mais son influence a pris naissance dans sa dépendance de Dieu.

Il a fait face à la folie humaine par la sagesse divine.

Lire Dan 2.13-19

À cette époque, les rois avaient droit de vie ou de mort sur quiconque. La sagesse humaine consistait donc à plaire aux autorités, leur dire ce qu’ils voulaient entendre, avoir une rectitude politique, être « politically correct ».

Daniel avait deux possibilités :

    1. crier haut et fort que le roi était idolâtre, païen, rebelle à Dieu et perdu pour l’éternité.
    2. croire que la sagesse de Dieu pouvait surpasser la folie humaine.

La sagesse divine consiste à être supérieure. Elle apporte :

    • la crainte de Dieu.
    • la pensée de Dieu.
    • l’amour de Dieu et du prochain.
    • le fait de vivre pour Dieu et de croire que tout est possible (même ce que nos pensées ne peuvent pas encore saisir).

Il a fait face à la fausse adoration (idolâtrie) par la véritable adoration.

Lire Dan 3.13-18

L’idolâtrie à Babylone ne se faisait pas en secret, elle était au centre de la vie du peuple. Nous parlons ici de l’idolâtrie comme l’allégeance, le culte et la confiance. Il s’agissait d’un choix de société, de culture globale, de tous les aspects de la vie.

Donc l’adoration ne pouvait pas non plus se faire en secret.
Nous adorons celui que nous ne voyons pas mais l’idolâtrie trouve cela trop difficile et veut mettre une image.

Pour résister à l’idolâtrie, nous avons besoin de quelqu’un de plus grand que la statue.

Il a fait face à la persécution par la persévérance.

Lire Dan 6.4 ; Dan 6.7 ; Dan 6.10

« Par votre persévérance vous sauverez vos âmes » (Luc 21.19)

« Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis » (Heb 10.36)

« Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre » (Apo 3.10)

L’exemple de Daniel nous montre que nous devons oser vivre notre foi.

Dans un avion en péril, il a été demandé s’il y avait un chrétien convaincu à bord. À celui qui a levé la main il a été dit : « Merci, il nous manque un parachute ! »

Ma prière est que le récit de Daniel vous aide à vivre votre foi et faire la différence à Babylone.

Que Dieu vous bénisse !

Pasteur Gérald Emery


Gérald Emery est le doyen académique de l’Institut Biblique du Québec. Il est originaire de la Suisse et il a été pasteur au Québec pendant plusieurs années avent de rejoindre l’I.B.Q. Il est marié à Françoise et père de trois enfants.

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