Journal Intime d'Eté (2)

Cher Journal,

Je ne sais pas pourquoi je perds tous mes moyens quand je vois des gendarmes sur le bord de la route en train de faire des contrôles. Je ne suis peut-être pas la plus sage sur la route, mais – comparée à d'autres – j'ai encore tous mes points ! Pourtant, à la vue des gendarmes, je me sens toujours coupable, sans raison valable. Je me pose toujours la question sur quelle attitude je devrais adopter en passant devant eux : leur faire un petit sourire, jeter un regard aussi innocent que possible, ou prétendre que je ne les ai pas vu ? Je crois qu'un regard hautain n'est pas une très bonne idée.

Figure-toi, Ami Journal, qu'aujourd'hui, c'était mon tour ; le doigt impérieusement pointé vers moi, ils m'ont fait signe de me garer sur le côté ; j'ai commencé à paniquer : avais-je tous mes papiers avec moi ? Où était le triangle et où étaient les gilets réfléchissants ? (au fait, je n'ai jamais compris cette expression : pour moi il n'y a que les êtres humains qui réfléchissent, non !).

Quand l'un d'eux me demanda 'Vos papiers, Madame', toute troublée, je lui remis ma carte électorale (Eh oui, tous mes papiers importants sont dans la même pochette...). Vous imaginez sa réaction ! Bref, tout ce qui commence de travers ne finit pas toujours mal. Après avoir vérifié les bons papiers et que tout était en ordre, le gendarme me laissa repartir. Cher Journal, je me demande si les gendarmes gardent un journal intime ; ils devraient le faire parce qu'ils doivent souvent avoir de belles histoires à raconter, n'est ce pas ? Aujourd'hui, je t'assure que j'en étais l'occasion d'une bonne !

Revenant à moi-même, les battements de mon coeur étant redevenus à peu près normaux, je ne pus m'empêcher de réfléchir (ce mot, encore!) au jardin d'Eden. Non, je ne suis pas folle, mais parfois les pensées me viennent comme ça. Et l'on sait bien que, dans le jardin, il n'y avait qu'une seule règle : “Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal”. Oui, une seule règle. Et, comme quelqu'un disait : 'Le reste, c'est de l'histoire ancienne'. Je ne sais pas si nous avons plus de lois aujourd'hui que dans l'Ancien Testament ; mais j'ai été confrontée à au moins cinq d'entre elles quand j'ai été arrêtée pour ce petit contrôle.

Cher Journal, je crois que tout le monde aurait bien aimé que nos amis dans le jardin obéissent à la seule règle que Dieu leur avait demandé de respecter.

Heureusement, Dieu savait tout ça et Il avait un autre plan; et ce plan-là, ce n'était pas un simple gilet réfléchissant... c'était Jésus !

Love,