Lent à la colère

Lent à la colère
Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros
Proverbes 16.32

Par où commencer quand on considère les tristes conséquences de ce fruit de la chair qu’est la colère, tant il est évident qu'elle n'accomplit pas la justice de Dieu (Jacques 1.20) ?

Nous sommes dans un monde où les hommes ont appris à la maquiller, à lui donner une justification, une apparence de respectabilité quand il s’agit de la leur, tout en la présentant comme une odieuse perversion lorsqu’elle se manifeste chez leurs vis-à-vis qui, sur bien des points, sont leurs semblables.

Il n’est qu’un remède pour extirper ce mal qui se répand, tant dans l’individu que dans la collectivité : la repentance pour ses péchés et non ceux des autres et le secours divin pour surmonter la tentation de la vengeance. Les thérapeutes du monde entier peuvent tenter de soigner l’âme et l’esprit, ils arriveront toujours au constat de leur impuissance lorsque la colère et la violence ne sont plus contenues, lorsqu’elles débordent après avoir été contenues tant bien que mal tout un temps. Agir ainsi revient à mettre un couvercle sur une casserole remplie d’eau et mise à l’épreuve du feu. Au lieu de s’attaquer à la cause qu’est la chaleur, on essaie de contrôler l’agitation du contenu pour arriver finalement à l’inévitable explosion !

Si la nouvelle naissance en Christ donne les ressources nécessaires pour éradiquer la colère et ses dégâts, il est impératif que cette nouvelle nature, qui ne pèche pas, ait son plein épanouissement. Or, force est de constater que la colère a encore trop souvent sa place dans la vie quotidienne de bon nombre de chrétiens.

Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère … Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous.

Éphésiens 4.26,31

C’est ainsi que l’apôtre Paul exhorte les chrétiens d’Éphèse à ne pas se coucher sur leur colère. Une épître si élevée, qui révèle de si grandes vérités, et pourtant Dieu doit insister sur de tels sujets pratiques que sont la colère, les cris et la rancœur. Ceci pour nous montrer que ce qui est précieux peut côtoyer ce qui est vil chez les enfants de Dieu. Aucun n’est à l’abri, car la chair, qui est crucifiée avec Christ et mise dans la mort, tente toujours d’en ressortir, de reparaître au premier plan pour influer sur nos pensées, nos paroles et nos actes.

Il y a donc cet antagonisme, ce combat, dans tout chrétien né de nouveau afin que la colère face à une offense ou une injustice ne perdure pas après une première réaction, afin qu'elle ne s'installe pas pour produire ses funestes conséquences. Rendons grâce de ce que Dieu, dans sa miséricorde, arrête parfois ses enfants comme il stoppa un David, qui, courroucé par le refus de Nabal (1 Samuel 25), s’empressait de prendre les armes pour se faire justice. Dieu plaça alors devant son serviteur une femme, pleine de sagesse et d’humilité, pour apaiser sa colère et l’empêcher de commettre un grand crime. La vengeance appartient à Dieu. Ne l’oublions jamais! Qu’il est triste lorsque des chrétiens s'octroient le droit d’être en quelque sorte le bras armé de Dieu; triste, mais aussi désolant et consternant.

Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit : A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur.
Romains 12.19

Cette confusion vient notamment de l’amalgame que plusieurs font entre l’ancienne et la nouvelle alliance, oubliant que notre Sauveur et Seigneur est le médiateur de cette nouvelle alliance qui remplace la première et est d’un niveau infiniment supérieur car Christ en est lui-même l’artisan et le garant.

Même dans l'Ancien Testament, Jacob avait déjà pu déclarer, au crépuscule de sa vie (Genèse 49), que son âme n’agréait pas la violence de ses deux fils Siméon et Lévi. Celle-ci remontait à bien des années, mais Jacob n’avait pas oublié, ni Dieu ! Ils feront, à cause de leur colère non réprimée, la perte de riches bénédictions.

La colère de l’homme n’est pas celle de Dieu, car sa nature pécheresse se mêle à des intentions qu’il estime honorables. Toutefois, le chrétien n’en reste pas moins tout à fait capable d’indignation quant au mal, ce qui n’est pas du ressort de la colère charnelle. Dans ce cas, c’est au contraire l’Esprit Saint qui pousse le racheté du Seigneur à réagir face au péché. Il est des événements où l’on ne peut rester passif devant l’injustice, la violence, le dérèglement des mœurs. Se taire reviendrait à cautionner. Ne pas se retirer donnerait l’impression de son assentiment. Ne pas prendre des précautions serait de la négligence coupable. Tout l'équilibre demandé est de s'indigner tout en prenant garde à ne pas laisser s’immiscer la colère qui conduit, sourdement ou non, à prendre les armes de la chair et non celles de la lumière.

Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère.

Jacques 1.19

Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées.
1 Timothée 2.8

Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes.
Proverbes 16.32

Le véritable héros est donc celui qui peut, avec l'aide de Dieu, se maîtriser. Il ne se laisse pas aller à la colère en répliquant selon les principes du monde, comme s'il n’avait pas de meilleures ressources en Christ. C'est un chrétien imprégné de sagesse, certainement incompris de ses contemporains étrangers aux valeurs divines, mais pourtant considéré comme vaillant et agréable à Dieu.

L'homme qui a de la sagesse, est lent à la colère,
et il met sa gloire à oublier les offenses.

Proverbes 19.11
 

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