Perles du Grec Biblique 3 - Retrancher

Perles du Grec Biblique 3 - Retrancher

Penchons-nous sur une parabole de Jésus, celle du cep et des sarments, telle que nous la trouvons dans l’évangile de Jean au chapitre 15 verset 1.

« Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ».

 Cette déclaration est troublante. Ainsi, celui qui est en Christ et qui ne porte pas de fruit se voit retrancher.

Comment est-ce possible ?

Y aurait-il une remise en question du salut pour le chrétien qui ne porte pas de fruit ? 
Serait-ce alors un salut par les oeuvres ? 
Dois-je en accomplir de peur d’être retranché de Christ par le Père ?
Où est la grâce ?

Pourtant, Jésus, cité par le même évangéliste affirme à plusieurs reprises que «celui qui croit a la vie éternelle» ( Jean 5.24 ; 6.40 ; 6.58 ; 11.26 ).  

Comment comprendre ce dilemme ?

J’ai entendu et lu de nombreuses réflexions sur ce début du chapitre 15. Certains commentateurs passaient comme chat sur braise sur le verbe retrancher, alors que d’autres insistaient à en culpabiliser le peuple de Dieu.

Qu’en est-il vraiment de ce verbe retrancher qui a été adouci en «ôté, enlevé» par d’autres traductions françaises ? Le mot grec en question est «airô». La définition première signifie «lever, soulever, élever», puis «transporter», et ensuite, «porter, déplacer s’approprier». La quatrième définition signifie «enlever, faire disparaître» ( ref: dictionnaire grec français Alexandre ).

Le verbe airô a été utilisé 82 fois dans les quatre évangiles. La plupart du temps, il est traduit par «prendre» et dans quelques occasions bien explicites comme celle de Jean 20.1 ou la pierre du tombeau de Jésus a été ôtée, enlevée ( airô ). 

En Israël, à l’époque de Jésus, il y avait deux sortes de vignes. Les grimpantes et les rampantes, telles qu’on les trouve encore autour du bassin oriental de la Mer Méditerranée. La vigne rampante était destinée à être exploitée, ce qui nous plonge dans le contexte biblique qui nous intéresse.

Hermann Christen propose une interprétation apaisante à ce texte: « le vigneron élève les branches stériles qui sont à ras le sol pour qu’elles soient mieux exposées au soleil et qu’elles puissent produire un fruit abondant (et mûr). Savoir que le vigneron élèverait les sarments stériles pour qu’ils portent du fruit est plus compatible avec la grâce et la patience de notre Seigneur. Ainsi, cette interprétation ne remet pas en cause l’assurance de notre salut».

Ce verset met en évidence la nécessité de porter du fruit. Laissons donc le Père nous prendre dans ses mains et nous élever pour nous faire bénéficier de sa lumière et de sa chaleur afin que nous portions du fruit à Sa gloire.

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14 commentaires
  • Ephraim34 Il y a 3 années, 5 mois

    Le mot grec "airei" veut dire enlever ou supprimer ou lever sens de ôter ne faisons pas dire autre chose de ce que le maître nous a enseigné. Aurions-nous peur de lire des mots chocs dans la bible de la part de Jésus? dans Matthieu 7 : 23 il dit "je ne vous ai jamais connu" ce qui veut dire que ces gens ne sont pas en lien avec lui, ce n'est pas lui qui coupe, mais c'est le croyant qui se coupe de lui, c'est pourquoi il l'ôte . Levitique 17: 10 " si quelqu'un mange du sang, je le retrancherai..." c'est dans le même sens si nous sommes pas attaché à Dieu, nous allons faire des choses contraire à sa volonté et par ces choses nous sommes retranchés. Cela nous arrive tant que nous ne sommes pas circoncis de coeur, nous vivrons comme le fils prodigue qui a décidé de faire sa vie sans lui ( sans ses instructions), le merveilleux c'est qu'il attendra notre retour vers lui après avoir compris que séparé de Jésus nous sommes misérable !
  • cdjambazian Il y a 4 années, 2 mois

    Bonjour cher frère , je comprends les deux interprétations qui sont données , d'un côté une qui serait basée davantage sur l 'amour , la patience du seigneur qui est notre salut et qui malgré nos nombreuses défaillances nous restaure , nous relève et même nous guéri ...Mais je pense qu'il nous faut savoir différencier deux types de personnes dans la chrétienté , à savoir ceux qui font de la grâce un prétexte de vivre selon la chair ou encore ceux qui ont totalement délaissé christ et abandonné le combat spirituel suite à une lourde épreuve , de ceux qui se délectent de vivre dans leurs pêchers . Cher Claude vous nous avez replacé dans le contexte de l'époque ,que faisons nous alors du verset qui dit de ne pas se conformer au siècle présent ? C'était une époque , un autre contexte mais la parole est hors du temps car elle est éternelle s'il vous plaît regardons la avec un renouveau de l'esprit en nous et surement que nous la verrons autrement avec le regard de l'Esprit non celui de la connaissance purement intellectuelle.Que Dieu vous bénisse !
  • Claude FRANK Bénévole du Top Il y a 8 années, 5 mois

    Bonjour Pasteur. Tout d'abord excusez mon retard, je suis en déplacement pour 2 mois. Vos réflexions sont intéressantes et je les apprécie. Vous mentionnez: "on ramasse le sarment, et on finit par le brûler". C'est vrai, c'est biblique, mais brûler les sarmets se faisait en automne, et la période de l'année à laquelle Jésus parle du cep et des sarments est au printemps, juste après la célébration de la Pâques. Selon Pline le Jeune ( environ 61-113 après Jésus-Christ ) - passionné de botanique qui décrit la viticulture de la Palestine au 1er siècle -, les viticulteurs de l’époque ôtaient en automne ce qui était mort et sec pour y être brûlé. C'est ce verset 6, que vous mentionnez. Il y a donc deux actions: 1) au printemps, où le sarment est "levé" pour être exposé à la lumière, et 2) en automne où le sarment qui n'est pas attaché au cep est jeté pour y être brûlé. L'allusion au figuier que vous mentionnez se rapporte à Israël ( Luc 13:6-9 ) qui, au bout de 3 ans n'avait toujours pas donné le fruit attendu ( allusion aux 3 ans de ministère de Jésus ? ), alors que Jésus-Christ se révélait à eux comme le Sauveur, le Fils de l'Homme, le Messie attendu dont les Ecritures mentionnaient Sa venue. La parabole du cep et des sarments se rapporte à des individus, celle du figuier à une nation. Ceci dit, j'apprécie particulièrement votre remarque concernant les fruits qu'un chrétien doit porter. Le Seigneur est patient, Il émonde ceux qui sont en Lui, et au final, on le reconnaîtra pour vrai chrétien par ses fruits "c'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez" ( Matthieu 7:15-20 ). Quant à la sécurité éternelle ou conditionnelle du salut, c'est un sujet qui pourrait faire l'objet d'un écrit ultérieur. Merci pour l'idée !. Soyez béni
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