Peut-on prétendre être chrétien si on ne se soucie pas des pauvres ?

Peut-on prétendre être chrétien si on ne se soucie pas des pauvres ?
La question est un peu provocante ! Quand on la pose de cette manière, on peut avoir, pour chaque réponse, une désagréable impression :
- si on répond qu’on peut être chrétien sans se soucier des pauvres, on ferme les yeux sur tout ce que la Bible dit de l’importance d’agir en faveur des pauvres

- mais si on répond qu’on ne peut pas être chrétien sans se soucier des pauvres, est-ce qu’on ne défend pas une forme de salut par les œuvres ?

De plus la question sonne comme une accusation, un jugement ou une menace. Cela semble très culpabilisant de parler de cette manière.

En même temps, ne devons-nous pas admettre qu’il y a aussi des moments où nous avons besoin d’être un peu secoués. On peut ne pas aimer la question, mais est-ce qu’il ne faut pas essayer d’y répondre ?



La Bible intègre notre relation avec les pauvres dans notre relation avec Dieu


- Jésus met en parallèle l’action des hommes envers les pauvres et la grâce de Dieu en faveur des pécheurs. Si nous sommes complètement indifférents à l’égard de ceux qui vivent dans la pauvreté, est-ce que cela ne signifie pas que nous avons besoin de réapprendre ce qu’est la grâce de Dieu ? C’est le salut par grâce qui pousse à agir en faveur des pauvres ! (Voir Luc 14.12-14 et comparer avec le verset 21.)

- Jésus présuppose que l’aumône fait partie des choses que ses disciples font. Ils doivent le faire d’une manière différente de celle des hypocrites. Les disciples de Jésus font l’aumône devant leur Père, celui qui les a adoptés par grâce. Encore une fois, c’est la grâce qui est derrière la manière dont les chrétiens s’impliquent en faveur des pauvres. (Voir Matthieu 6.1-4)

- Dans l’Ancien Testament, Dieu dit que le roi Josias pratiquait le droit et la justice et qu’il jugeait la cause du malheureux et du pauvre. Et le texte précise que c’est cela connaître Dieu. En même temps, il raconte que ce roi mangeait et buvait, c’est-à-dire qu’il savait profiter de la vie et des biens que Dieu lui accordait. Ici encore, l’action envers les pauvres va avec une vie vécue avec un Dieu généreux et qui accorde sa grâce aux siens. (Voir Jérémie 22.15-16.)



Qu’est-ce qui nous bloque et nous empêche d’agir ?



Peut-être la peur.
Et l’amour de l’argent.
Et le « besoin » de consommer.

Notre vie est remplie d’incertitudes et de choses que nous ne maîtrisons pas. Les inquiétudes que cela provoque peuvent prendre une telle importance dans nos pensées et dans notre vie qu’il n’y a plus de place pour les pauvres.

Dans une société dominée par l’amour de l’argent et la frénésie de consommer, il ne reste plus beaucoup de place pour les pauvres… dans notre budget.

La peur, l’amour de l’argent et le « besoin » de consommer sont des réalités vécues aussi par les chrétiens. Si nous nous débattons avec ces problèmes :

- Prenons courage ! Au milieu des troubles de cette vie, Jésus nous dit : « Sois sans crainte petit troupeau… » (Luc 12.32)

- Faisons aussi face au caractère radical du message de Jésus : il nous avertit que nous ne pouvons pas servir Dieu et l’argent. (Matthieu 6.24)



Mais au fond, que veut dire se soucier des pauvres ?


Le souci des pauvres est une facette de l’amour du prochain. Cet amour nous pousse à nous soucier de ceux que Dieu met sur notre chemin :

- Nos frères et sœurs dans la foi

- Tout être humain (même notre ennemi)

Et ceux qui souffrent (de la pauvreté ou d’autres malheurs) ont un besoin d’amour concret particulièrement pressant.

Mais tous les chrétiens n’ont pas les mêmes moyens en argent, en temps, en énergie. Il faut donc se garder d’avoir un regard trop sévère sur des chrétiens qui nous sembleraient ne pas s’impliquer assez envers les pauvres. Commençons plutôt par nous demander où nous en sommes nous-mêmes.

Se soucier des pauvres se manifestera de manière différente selon les personnes.
La Bible indique cependant que l’aumône, c’est-à-dire le don d’argent aux pauvres, est une composante normale de la vie chrétienne. A chacun de déterminer devant Dieu ce qu’il peut faire !

Un auteur chrétien du cinquième siècle s’exprimait ainsi :

« Même si, en cette œuvre, les possibilités de tous ne sont pas égales, que leur bonté soit sans différence : la générosité des fidèles, en effet, ne se mesure pas au poids du don, mais à l’intensité de la bonne volonté. »

Et il ajoutait :

« Que le riche soit plus abondant dans son don, sans que le pauvre soit inférieur dans son intention. »

Daniel Hillion - SEL

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8 commentaires
  • sarayi Il y a 8 années, 8 mois

    Seigneur,aide-moi à ne pas mesurer ma générosité au poids du don , mais à l 'intensité de la bonne volonté. Amen.
  • manoela Il y a 11 années

    Personnellement j'ai choisi le parrainage ....c'est une goutte d'eau dans l'océan mais c'est le chemin que j'ai choisi pour aider qq'un.J'ai l'habitude de donner la pièce aux mendiants, ma grand mère maternelle le faisait également ...Mais dans certains endroits on se sent dépassé .......il y a trop de mendiants autour de nous et là je m'adresse au Seigneur.Seigneur prends les en charge STP ......Je voudrais les aider mais je suis impuissante devant cette grande misère.............
  • Vincent Guillemoteau Équipier du Top Il y a 11 années, 1 mois

    Amen et merci !
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