Pourquoi tous ne sont-ils pas guéris ?

Question d'un Internaute : "J'ai entendu parler d'un serviteur de Dieu qui impose les mains aux malades, selon l'ordre du Seigneur Jésus, et qui estime à 3 % le nombre de gens miraculeusement guéris. Les 97 % seraient donc des échecs ?"
Cela mérite réflexion.
Premièrement : Remarquons que le fait qu'il y ait ne serait-ce que 3 % de miracles devrait nous émerveiller, plutôt que de nous inspirer des pensées teintées d'amertume revendicatrices de comptables grippe-sous des bienfaits de Dieu !
Deuxièmement : Rappelons-nous que si Paul a accompli des miracles, même de résurrection, il a laissé Trophime malade à Milet (2 Tim. 4.20). Aurait-il oublié de lui imposer les mains ?
Troisièmement : Le texte : "Ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris" (Marc 16.18) ne nous permet pas d'inférer que tous les malades doivent nécessairement être guéris.
Quatrièmement : L'énumération des dons spirituels de 1 Co. 12.8-10 mentionne entre autres deux dons distincts : le don des guérisons, et le don d'opérer des miracles. Bien que toute guérison divine soit un miracle (Marc 16.17-18), toute guérison n'a pas nécessairement un caractère miraculeux et spectaculaire, comme un tétraplégique qui se lève de sa chaise roulante. Nous appellerions plus volontiers cela un miracle, plutôt qu'une guérison.
Parmi les 97 % considérés à tort comme des échecs, savons-nous combien ont expérimenté un tournant bénéfique dans leur maladie, les amenant à une complète guérison. Pourquoi accepterions-nous le facteur temps dans une guérison "naturelle" ou "médicale", et le refuserions-nous dans une guérison "divine" ?
Cinquièmement : Aurions-nous oublié la souveraineté de Dieu, au point d'exiger de lui une application automatique de sa parole ? La déclaration de Jésus en Marc 16.17-18 est une merveilleuse promesse, mais elle ne nous permet pas d'aller guérir tous les malades de tous les hôpitaux de France et de Navarre ! Celui qui penserait cela n'aurait rien compris à l'économie du Royaume de Dieu.
Dieu permet la souffrance et la maladie (Voir le cas de Job). Non que la souffrance ait quelque vertu rédemptrice, comme le voudraient certains, mais une vertu éducative. Et c'est lui, en définitive, qui sait parfaitement ce qui est bon pour nous. Nous devons accepter que Dieu dise parfois "non", sans pour autant douter de l'efficacité de sa parole.
Sixièmement : Sans tomber dans le schéma de facilité qui consiste à dire que si on n'est pas guéri, c'est qu'on manque de foi, il est indéniable que la foi, que ce soit de la part de celui qui impose les mains ou de celui qui recherche la guérison, est un élément important, qui n'est pas toujours à la hauteur.
En conclusion, le problème de la guérison divine n'est pas aussi simple qu'on pourrait l'imaginer à première vue. Il convient de l'aborder avec beaucoup l'humilité, et de s'abstenir d'allégations simplistes.
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