Quatrième âge

Quatrième âge

Cher Pasteur,

As-tu remarqué que l'on peut parfois vivre de grands changements sans s'en apercevoir ? Il suffit que les choses évoluent doucement, sans se presser et sans grand tapage. Par exemple, toutes les vingt-quatre heures, il s'ajoute une journée à ma vie. Et je viens de m'apercevoir, il n'y a pas si longtemps, que je commençais à avancer en âge. Oh, ce n'est pas que je me sente vieux le moins du monde, mais je dois reconnaître que je me retrouve aujourd'hui à quelques encablures du quatrième âge, que l'on situe généralement vers les quatre-vingts ans !

Comme l'a dit quelqu'un avant moi, je suis né à une époque où « un ordinateur était quelqu'un qui conférait un ordre ecclésiastique. Une puce était un parasite et une souris de la nourriture pour chat. Les paraboles se trouvaient dans la Bible et non sur les toits. Un site était un point de vue panoramique. Un joint empêchait un robinet de goutter, l'herbe était pour les vaches et une cassette servait à ranger les bijoux. Un téléphone cellulaire aurait été installé dans un pénitencier, et un gai était quelqu'un qui faisait rire » !

Mais si on remonte au temps de l'Ecclésiaste, on découvre comment ce sage envisageait la vieillesse. Si nous lisons le chapitre 12 de son livre, il est intéressant de voir les images qu'il emploie :

"… temps où les gardiens de la maison tremblent, où les hommes forts se courbent, où celles qui moulent s'arrêtent parce qu'elles sont diminuées, où ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis, où les deux battants de la porte se ferment sur la rue quand s'abaisse le bruit de la meule, où l'on se lève au chant de l'oiseau, où s'affaiblissent toutes les filles du chant, où l'on redoute ce qui est élevé, où l'on a des terreurs en chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa demeure éternelle…" (Ecc 12.1-7)

Quand on devient vieux :

Les gardiens de la maison tremblent : Ceux qui prennent soin de notre corps, c'est-à-dire nos mains commencent à trembler. Familièrement on "sucre les fraises" !

Les hommes forts se courbent : Celles qui supportent notre corps, c'est-à-dire nos jambes, fléchissent.

Celles qui moulent s'arrêtent parce qu'elles sont diminuées : Les meules que sont nos dents se raréfient et ne peuvent plus faire leur travail. (Mais on a de bons dentistes, de nos jours !)

Ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis : Les fenêtres que sont nos yeux n'y voient plus bien clair.

Les deux battants de la porte se ferment sur la rue quand s'abaisse le bruit de la meule : Nos deux oreilles ne captent plus bien les sons.

On se lève au chant de l'oiseau :  Les personnes âgées n'ont souvent plus beaucoup de sommeil et se lèvent très tôt.

S'affaiblissent toutes les filles du chant : Celles qui permettent de chanter, nos cordes vocales, s'affaiblissent, ainsi que notre voix.

On redoute ce qui est élevé : On a souvent du mal à monter les côtes.

On a des terreurs en chemin : Les gens âgés sont parfois peureux.

L'amandier fleurit : Les cheveux blanchissent.

La sauterelle devient pesante : On prend du poids.

La câpre n'a plus d'effet : La câpre est un condiment dont on ne sent plus le goût.

Réflexion faite, je dois remercier le Seigneur de ce qu'à la veille du quatrième âge, je n'aie pas encore eu le privilège de goûter à tous ces avantages. Mais peut-être qu'un jour, sans m'en apercevoir, les jours s'ajoutant aux jours, aux semaines, aux mois et aux années, cette description imagée de l'Ecclésiaste pourra s'appliquer à ma personne. Mais je pense et j'espère que le Seigneur Jésus sera revenu avant !

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3 commentaires
  • shlomogoy Il y a 7 années, 2 mois

    J'ai 81 ans, je suis dans une maison de retraite (en Suisse, on appelle ça un EMS, un Etablissement médico-social) et j'essaie de conserver ce qui est vraiment essentiel, ma joie de vivre et mon attention à mon prochain, tout en témoignant toute ma reconnaissance au Seigneur pour les conditions malgré tout privilégiées dans lesquelles Il me permet de vivre, avec des visites prolongées et presque quotidiennes de ma femme. Merci, Seigneur!