Seule plutôt que mal accompagnée, est-ce vraiment mieux? (2e partie)

Seule plutôt que mal accompagnée, est-ce vraiment mieux? (2e partie)
Propos recueillis par Natacha Horton pour un article dans la revue "SpirituElles"
Entretien avec Nicole Deheuvels, conseillère conjugale et familiale et responsable d’un service chrétien d’accompagnement du célibat, «Eliézer».

Sur quelles promesses peut donc se reposer un célibataire qui choisit d’être seul plutôt que mal accompagné?
Je voudrais réaffirmer plusieurs choses. La première, c’est le droit au mariage et le droit au désir. Certains sont étiquetés «célibataires heureux et confirmés». Si vous êtes veuve à cinquante ans, on estime que vous avez eu votre vie de couple. On a le droit d’avoir envie de rencontrer quelqu’un. C’est un désir légitime et biblique. J’aimerais ajouter qu’il n’est jamais trop tard.
D’autre part, la question de «que fait Dieu?» est légitime. Certains font des efforts, prient et lui disent leur souffrance depuis des années. Le célibataire est aimé de Dieu. Dieu se soucie particulièrement de celles et ceux qui sont dans une situation de fragilité. On oublie que les célibataires le sont, car les couples ont accaparé l’étiquette «fragile» dans cette génération!
Finalement, Jésus dit qu’il veut nous donner une vie en abondance. Cela vaut pour la vie de couple comme pour la vie en solo. S’il y a effectivement lutte, découragement, il ne s’agit pas pour autant de se borner à survivre. Comment profiter de cette vie? Comment la développer même dans une situation qui paraît inconfortable?

Pour ce qui est de la responsabilité personnelle, quelles sont les bonnes questions à se poser ?
Il y a certains «pourquoi» qui n’auront jamais de réponse. Pourquoi a-t-on perdu son conjoint, par exemple. Il y a également des réponses qu’on peut trouver en soi. Les différentes personnalités, histoires particulières et circonstances sociologiques sont à prendre en compte.
Lorsque j’accompagne quelqu’un, je l’aide à décortiquer les étapes: à quel moment est-il en difficulté? Rencontre-t-il des gens? A ce moment-là, est-il timide ou arrive-t-il à s’ouvrir à l’inconnu? Est-il gêné du sentiment amoureux? Le problème est-il d’avoir les outils pour construire une relation, ou encore d’assumer une vie de couple?
Une autre manière de réfléchir à cela est d’essayer de déterminer les différentes causes d’un célibat. Qu’est-ce qui remplit ma vie à la place du couple? Il y a parfois un immense investissement professionnel ou dans l’Eglise, des gens à charge, etc. C’est le signe d’une vie d’abondance mais c’est aussi un cercle vicieux où l’inattendu n’a pas de place. Là, il faut se demander si on souhaite en changer et si l’on est prêt à le faire.


Nicole Deheuvels

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com
4 commentaires
  • fouti Il y a 6 années, 11 mois

    Souvent quand on parle des célibataires on pense plus aux divorcés et à ceux qui ont perdu leur conjoint ou bien des jeunes qui ne sont pas encore mariés Or qu'il y a beaucoup de femmes la cinquantaine passée qui souffrent de n'être jamais mariées il faut aussi se rendre à l'évidence il y'a plus de femmes que d'hommes dans le monde
  • Marie-anne Berne Il y a 8 années

    Même à un âge avancé on a besoin d'aimer - de se sentir apprécier, il ne faut pas de "tabou" être prêt, désirer une vie plus épanouie , accepter l'autre tel qu'il est - savoir donner le meilleur de soi, "Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'Amour" (St Jean de La Croix" Assure-toi de vivre ta vie pour plaire à Dieu et non de manière à plaire aux chrétiens.
  • majoie1 Il y a 11 années, 6 mois

    sois bénie ma soeur pr ton commentaire que j'apprecie bien.
  • Afficher tous les 4 commentaires