Une affaire d'ânes (12)

Une affaire d'ânes (12)

«Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !»

C’est l’histoire du rabbin Moshe, qui a besoin d’un âne et qui se rend à la ferme du mollah Nasrudin pour lui demander de bien vouloir lui prêter son âne pendant un jour ou deux. Le mollah trouve l’excuse que quelqu’un a déjà emprunté son âne. Il n’a pas fini de parler que l’âne se met à braire au fond de la cour. En l’entendant, le rabbin Moshe lui lance un regard accusateur, auquel le mollah Nasrudin réplique par cette phrase: «Je refuse d’avoir quoi que ce soit à faire avec vous étant donné que vous faites plus confiance à la parole d’un âne qu’à la mienne!»

Ces dernières semaines, nous avons analysé ce que notre ânesse (nos affaires, notre carrière, notre statut, notre argent, nos biens) peut bien avoir à nous dire, en nous servant de l’histoire de Balaam. Aujourd’hui, nous allons voir l’ânesse qui nous dit ceci: «Je suis là, sers-toi de moi pour le bien de ton voisin!». «Aime ton prochain comme toi-même» sera l‘une des conséquences majeures de «l’attachement de l’âne au Cep». Nous en avons une illustration concrète dans la parabole du Bon Samaritain, qui s’en allait sur le chemin de Jérusalem à Jéricho et qui rencontra un juif qui venait de se faire attaquer. Ce voyageur Samaritain, plein de compassion, banda les plaies de ce juif blessé «…Puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.» (Luc 10.30 à 37). Voilà un parfait exemple de miséricorde en action!

L’activité du Samaritain consistait à aimer son prochain et à se servir des actifs de son affaire pour démontrer de la miséricorde et de la compassion à ceux qui en avaient besoin. Dans l’édition du 5 septembre 1997, le London Times publia les résultats d’une étude réalisée auprès de jeunes exerçant une profession libérale; on y découvrit que les deux tiers de ces personnes ambitieuses et riches estimaient qu’ils n’avaient absolument aucune responsabilité personnelle vis à vis ceux qui étaient moins bien lotis qu’eux! Ainsi donc, on peut se demander comment chacun de nous peut utiliser son âne pour démontrer de la compassion envers ceux qui en ont besoin autour de nous? La semaine dernière, j’ai appris qu’un homme d’affaires hollandais a accueilli chez lui un réfugié iranien qui réclame l’ asile politique. Une autre entreprise s’est fixée pour objectif que 10 % de son personnel soit composé d’handicapés. Une autre entreprise a choisi de financer l’adoption d’enfants et encourage chacun de ses salariés à faire de même. Et six entreprises –ici même dans ma ville de Katwijk- ont embauché d’anciens prisonniers, dans le cadre d’un accord avec un centre pénitentier de La Haye.

Pour nous, chefs d’entreprise chrétiens, l’un de nos principaux défis consiste à apprendre à diriger dans une autre dimension; c’est à dire que nous devons apprendre à utiliser les actifs de l’entreprise dans un sens non commercial, exactement comme le Bon Samaritain, qui s’est servi de son âne pour aider son prochain. Bien sûr, cela lui a coûté du temps et de l’argent. Rappelons-nous que Jésus félicita «l’économe infidèle» (dans Luc 16.1 à 9) pour avoir accordé d’énormes remises à ses débiteurs, représentant jusqu’à 50 % de la somme due! «Et moi, je vous dis: Utilisez vos ressources (injustes) pour rendre service aux autres et pour vous faire des amis. Ainsi, votre générosité produira des bénéfices éternels.» (Luc 16.9).

La «règle d’or» de la Bible, c’est: «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faîtes-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes.» Je me souviens d’un directeur de marketing qui donnait à chacun de ses représentants un disque sur lequel figurait cette règle d’or. Lorsque les négociations en arrivaient parfois à un moment difficile, les représentants posaient la question à leur interlocuteur: «Si vous étiez à ma place, qu’est-ce que vous considèreriez comme un prix juste?». C’est cela la compassion: se parler cœur à cœur. Un acte qui unit les gens dans une mission commune, qui partagent afin que chaque partie ait sa juste rétribution!

© MANNE DU LUNDI est un article hebdomadaire de CBMC INTERNATIONAL, un ministère évangélique à but non lucratif qui a pour objet de servir les gens d’affaires et les professionnels qui veulent suivre Jésus, de présenter Jésus-Christ en tant que Seigneur et Sauveur auprès des autres gens d’affaires et professionnels.

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