Vision de croissance (4)

Vision de croissance (4)

Lecture 2 Rois 6 : 1-7.


1) CONSTAT DE LA SITUATION.

Dans le contexte de l'époque, l'expression "fils des prophètes" désignait une communauté de prophètes, c'est-à-dire des hommes ayant reçu une onction du Saint-Esprit pour parler de la part de Dieu et communiquer au peuple les pensées divines. Ils étaient instruits, enseignés, passaient du temps dans la prière et avaient à leur tête un prophète. 2 Rois 2 : 3-5. C'est ce que signifie la mention : "nous sommes assis devant toi". D'autres traductions précisent : "le lieu où nous sommes assis dans ta présence" et " le lieu où nous habitons en ta présence".

Dans le cadre de l'Ancienne Alliance, Elisée était l'intermédiaire entre Dieu et les hommes. Sous l'ère de la grâce, Jésus est le médiateur entre le Créateur et les humains qui ont tous le privilège de pouvoir s'approcher de Dieu par la foi dans le Sauveur. Jean 14 : 6; 1 Tim 2 : 5; Héb 10 : 19-22. Il ne s'agit pas pour nous d'être assis devant Elisée, mais de rechercher la présence de Jésus afin de demeurer en Lui et avec Lui. Luc 10 : 38-39; Jean 8 : 30-31; 15 : 1-9. La vision de la croissance commence avec des gens qui se convertissent, qui se donnent au Seigneur, qui naissent à la vie d'en haut et qui aspirent ensuite à devenir des disciples dont l'objectif est de permettre au Saint-Esprit de régner en eux. Act 3 : 19; Jean 3 : 3-6;
Rom : 6 : 1-14; 1 Cor 6 : 19-20.

Le développement d'une église est assuré dans le temps grâce à des chrétiens qui ne cherchent pas Jésus uniquement pour être bénis, secourus, guéris, mais qui choisissent d'expérimenter une relation vivante avec le Seigneur en toutes circonstances. La motivation doit être "d'habiter dans Sa présence, d'être assis devant Lui", attitudes symbolisant la communion par la prière et la méditation des Ecritures.
1 Thes 5 : 17: 1 Pi 2 : 2.

Ces hommes ont fait un constat : leur lieu de vie et de réunions était trop exigu. Leur réflexe a été d'en informer leur maître Elisée. De la même façon, vivre avec Jésus passe par des moments où le disciple partage, expose, soumet ses pensées, ses sentiments, ses perceptions, ses espoirs au Seigneur. La crainte, la retenue, la peur d'être rejeté ou incompris, le sentiment de déranger Dieu doivent être balayés du cœur. Jean 6 : 37.

Pour grandir de façon harmonieuse, la communauté a besoin d'avoir une juste et saine perception de Dieu : Il est bel et bien ce merveilleux Père Céleste qui reçoit les confidences et les observations des Siens. La confiance, la sérénité, la sécurité intérieure sont appelées à grandir dans les cœurs.

2) LE PROJET DE DEMENAGEMENT.

Verset 2 Après avoir partagé leur analyse de la situation à Elisée, les prophètes ont projeté ensuite une action et ont entrepris un déménagement. Il convient de remarquer qu'il s'est agi ici d'une initiative humaine basée sur l'évidence, la logique et le bon sens. On voit des hommes de Dieu dans la bible manifester les mêmes qualités. Ainsi, après avoir fondé des églises avec Barnabas, Paul a proposé logiquement à son compagnon de les visiter afin de les fortifier. Act 15 : 36. L'apôtre a émis le souhait de rencontrer les membres de l'assemblée de Rome. Rom 1 : 13; 15 : 22-24. David a eu à cœur de construire un temple pour l'Eternel. 2 Sam 7 : 1-3.

Cependant, ces hommes remarquables étaient fortement attachés à leur Seigneur. Ils ont eu des idées, des pensées, ils ont étudié des orientations possibles mais dans tous les cas, ils ont adopté une position de cœur qui consistait à dépendre du divin Maître pour l'accomplissement ou non de leurs projets. Dans certaines situations, Dieu a approuvé leurs initiatives et a ouvert les portes de la bénédiction.Act 8:5-8. Dans d'autres circonstances, le Seigneur a prévu un autre plan pour eux. 2 Sam 7 : 4-13; Act 16 : 6-7. L'essentiel pour le croyant comme pour la communauté est de déposer aux pieds de Dieu les projets, de les soumettre et non de les imposer, d'avoir un état d'esprit de soumission, d'écoute et de désir de suivre la volonté divine dans tous les cas. 1 Sam 23 : 1-2; Mat 26 : 39.

On peut aussi affirmer que la communion étroite avec le Seigneur permet au Saint-Esprit de déposer dans le cœur et d'y graver des pensées inspirées, des raisonnements, des projets. Cette relation vivante et intense donne au disciple la possibilité de ressentir et de percevoir la direction souhaitée et proposée par le Seigneur. Lorsque la marche du chrétien est fidèle aux Ecritures, la paix intérieure est souvent le signe de l'approbation divine. Ps 84 : 6. Dans d'autres cas, le Seigneur prend l'initiative et révèle à Ses enfants Son plan et Ses désirs. Act 10 : 9-20; Act 13 : 1-3.

Quels que soient les contextes rencontrés, la sensibilité au Saint-Esprit et la communion avec Dieu sont de précieux atouts. Après le constat et l'état des lieux de la situation, les fils des prophètes ont agi. Ils ne sont pas restés sans rien faire ou à attendre tout d'Elisée. Ainsi, la perspective de la croissance nécessite de faire une analyse éclairée, de réfléchir, d'avoir des projets, de les soumettre au Seigneur et ensuite d'entrer dans une phase d'actions et de mise en œuvre pratique.

L'œuvre de Dieu se développe avec la considération de ces éléments auxquels il convient d'ajouter la prière. Ils doivent néanmoins être suivis d'actions concrètes. Il ne s'agit pas de rester assis en espérant que le Seigneur réalise tout le travail. La foi implique toujours l'activité, l'engagement et les démarches des disciples. Après un temps de forte présence divine sur la montagne, Pierre, Jacques et Jean sont descendus et ont de nouveau été exposés aux nombreux besoins qui nécessitaient d'être traités concrètement. Luc 98 : 28-42. Après avoir passé du temps dans la prière avec Son Père, Jésus a agi en effectuant le choix des apôtres et en secourant les personnes venues à Sa rencontre. Luc 6 : 12-19. L'église primitive était composée de chrétiens engagés, consacrés et zélés pour l'œuvre de Dieu. Act 2 : 43-47;
5 : 12-16; 6 : 1-6. Jacques précise la nécessité pour la foi d'être accompagnée d'œuvres. Jacq 2 : 14-26.

Ainsi, dans le cadre de cette réflexion, cela signifie l'importance pour l'assemblée d'être unie et active dans la concrétisation de cette vision de la croissance. 2 Rois 6 souligne que tous les fils des prophètes étaient concernés par le projet. Le texte ne mentionne aucun homme resté en retrait ou en marge. Il semble que tous se soient personnellement impliqués. De la même façon, chaque membre de la communauté a besoin de se sentir concerné et de s'investir. Ce projet doit être partagé, porté, soutenu et enfanté par une église soudée. Act 4 : 32; Phil 2 : 2.

"Allons jusqu'au Jourdain"  Le Jourdain a été franchi par Josué dans la perspective de la conquête de Canaan. Jos 3 : 14-17. Le fleuve représentait pour le peuple le passage d'une situation à une autre. Il traduisait un profond changement pour Israël qui allait sortir de sa condition de nomade dans le désert pour devenir sédentaire dans la terre promise. C'était la découverte de l'inconnu avec son cortège de questions et certainement de craintes que tout bouleversement suscite. Mais les hébreux avaient la certitude et la garantie de bénéficier de l'assistance et de la présence de l'Eternel. Jos 1 : 1-9.

Pour l'assemblée, le changement de local représente un défi, un changement important. Il s'agit de quitter un contexte pour entrer dans un autre cadre de vie. Lors de ce passage d'une phase à une autre, on peut rencontrer la crainte, l'appréhension, le doute, la retenue, le sentiment désagréable d'insécurité à cause de la perte des repères. Néanmoins, nous pouvons compter sur le secours et le soutien de Celui qui accompagne et qui donne de la réussite au projet. L'encouragement de se fortifier, de prendre courage, de ne pas s'épouvanter et de marcher fidèlement dans les voies de Dieu nous est également adressé comme à Josué. Jos 1 : 7-9. La vision de la croissance s'attache par la foi à l'assurance que le Seigneur va bénir l'église dans son ambition de conquérir de nouvelles âmes et de les recevoir dans un local adapté. Ce langage militaire ne signifie pas autre chose que d'aspirer à voir le plus grand nombre de personnes être guéries, transformées, bénies et sauvées par l'amour de Jésus.

Le passage du Jourdain, comme celui de la mer morte, traduit une réalité spirituelle : c'est le symbole du baptême, de l'ensevelissement, de la mort suivie de la résurrection. La génération sortie d'Egypte est bien passée par la mer (à sec), mais elle était uniquement intéressée par les grâces et les bénédictions divines. Quand il a fallu plus tard renoncer à son confort et à ses habitudes, prendre des risques et s'oublier soi-même pour affronter les dangers de la conquête de Canaan, le peuple à refusé d'aller plus loin. Il a préféré rester attaché à sa situation plutôt que d'entrer et d'avancer dans le plan de Dieu. Nomb 13 : 17-33; Nomb 14.

D'une manière générale, un homme peut venir à Jésus pour être pardonné de ses péchés et recevoir ainsi la vie éternelle. Jean 3 : 36. Le croyant peut ensuite se contenter de sa situation et vivre seulement dans l'attente de la satisfaction de ses besoins. C'est alors un consommateur de la grâce, un enfant qui recherche le Père pour être béni et recevoir Ses bienfaits. Où est alors la dimension du don de sa vie, de la mise à disposition de ses dons et de ses talents, de sa consécration, de son engagement dans l'assemblée même quand ça coûte, de sa capacité à servir quand c'est difficile et contraignant, de son renoncement aux choses de la terre ? Rom 6 : 13; 12 : 1; 2 Cor 8 : 5; 1 Pi 4 : 10.

Une église en bonne santé est principalement composée de disciples qui ont reçu Jésus comme leur Sauveur personnel mais aussi qui se sont donnés à Lui pour en faire le Seigneur de leur vie. C'est le fait de renoncer à sa vie pour expérimenter une véritable résurrection spirituelle et être animé alors de la vie d'en haut par le Saint-Esprit. 2 Cor 5 : 17; Gal 2 : 20; 2 Tim 2 : 11-13.

Pour voir le projet de déménagement réussir, l'assemblée est invitée à aller au Jourdain. Cela signifie qu'elle est appelée à manifester les réalités de la mort et de la résurrection. Concrètement, comme les fils des prophètes, les chrétiens ont à vivre l'acceptation des efforts, des contraintes, des difficultés, des sacrifices pour se consacrer à l'avancement du projet. C'est placer ce besoin au niveau d'une priorité. C'est admettre la nécessité de passer du temps dans la prière, dans les recherches de local, dans les travaux, dans des réunions de travail. C'est considérer également l'importance de la consécration financière pour couvrir les dépenses engagées. C'est à certaines périodes faire le choix de participer à la tâche et renoncer à des moments de loisirs ou de détentes à la maison. C'est accepter que la facilité ne soit pas toujours présente. C'est reconnaître la nécessité de se dépasser soi-même, comme le sportif se fait violence pour être performant. C'est l'exemple de la vie de Jésus à qui nous sommes invités à ressembler.

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