Vivre le célibat dans l'espérance (1ère partie)

Vivre le célibat dans l'espérance (1ère partie)

Après quinze années passées dans un ministère pastoral auprès des SOLOS, quelle vision ai-je de la situation des célibataires et comment partager avec tous l’Espérance, une réelle espérance à la fois humaine et spirituelle ?
Si le nombre des personnes seules est en augmentation massive, la diversité des situations et des vécus est frappante ; ce qui interdit tout discours stéréotypé. À chacun son histoire, sa souffrance, son attente.
Mais, pour tous, il y a un réel besoin d’espérance ! Si pour certains, l’objectif visé, l’horizon vers lequel les yeux sont tournés est le mariage, l’Espérance est bien l’invitée immédiate nécessaire; et ce n’est pas rien ! Elle se concrétise de cinq manières, comme les cinq brins qui se torsadent pour former une corde solide :

Le premier brin consiste à quitter le fatalisme : entre les échecs personnels, la morosité ambiante et les discours soit disant réalistes des soit disant amis, la tentation est forte de se croire enfermé dans la solitude comme dans une tour. De s’imaginer que le célibat est définitif. De tomber dans l’immobilisme relationnel pour éviter de souffrir davantage. On rentre dans la logique du renoncement avec toutes les frustrations et aigreurs qui l’accompagnent. Voilà tout ce qu’il faut quitter dans un premier pas d’espérance. Quitter la soumission à un déterminisme négatif. Qui connaît l’avenir ? Qui a la prétention de savoir ce qui se passera dans un mois ou 3 ans ?

Le deuxième brin de l’espérance est celui qui refuse le défaitisme. Il ressemble au premier, mais concerne surtout l’image de soi. Privé du fameux effet de miroir dû à la présence d’un conjoint, il est difficile seul de s’apprécier à sa juste valeur. Si certains peuvent facilement se sentir « au-dessus de la moyenne », la plupart d’entre nous est plutôt rattrapée par un cortège de doutes sur ses capacités et ses atouts.
Pour ne pas tomber dans le piège d’un « mariage béquille », où l’on attend de l’autre qu’il vous prenne en charge, vous « répare » psychologiquement, vous comble, il est fondamental de prendre soin de soi moralement, physiquement et spirituellement pendant la période de célibat. De refuser de se considérer comme le crapaud qui attend le baiser de la princesse ou comme la belle endormie du château enchanté. Qu’est-ce qui empêche de considérer sa vie actuelle positivement ? ou de travailler à l’améliorer sans attendre ?

Le troisième brin (qui est le brin central !) est de prendre appui sur la foi. Croire en l’amour de Dieu, Sa bonté et Ses exigences, insuffle une énergie formidable !. Parce que j’ai de la valeur aux yeux de Dieu, parce qu’IL attend de moi un certain nombre de choses, je suis debout, humble, mais digne. Faire confiance à Dieu conduit à accepter deux idées a priori classées parmi les choses impossibles par les moroses et les pessimistes :
- celle que Dieu peut faire épanouir ce temps de célibat pour qu’il soit un temps heureux et fructueux.
- celle que Dieu peut ouvrir un cœur pour permettre une rencontre, un amour, un mariage.
Seule la confiance permet de vivre cette tension dans la paix. La prière est le moyen de la recevoir et de la développer.

À suivre la semaine prochaine

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