"Vous avez toujours les pauvres avec vous"

On entend parfois qu’il n’est pas utile de s’investir beaucoup dans le travail social, parce que Jésus a dit que nous avions toujours les pauvres avec nous.
Quel est le sens de cette parole bien connue ?
Revenons au contexte. Cette parole est tirée d’une histoire racontée dans trois des quatre Evangiles : Matthieu 26.6-13 ; Marc 14.3-9 et Jean 12.1-11.
Jésus répond à une parole mal placée de ses disciples, en particulier de Judas (spécialement mentionné dans Jean 12.4-5).
Marie a répandu un parfum très coûteux sur les pieds de Jésus. Les témoins de la scène s’indignent devant ce qu’ils considèrent comme un gaspillage :
« A quoi bon cette perte ? On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres. »
A ce moment, Jésus leur dit qu’ils ont toujours les pauvres avec eux, mais que lui, ils ne l’ont pas toujours.
Jésus n’a pas dit cette phrase pour calmer des disciples qui s’intéresseraient trop aux pauvres.
En ce qui concerne Judas, l’Evangile est net :
« Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. » (Jean 12.6).
En ce qui concerne les autres disciples, Jésus leur reproche de faire de la peine à Marie, alors qu’elle vient d’accomplir un acte d’amour et de foi remarquable.Est-ce vraiment l’amour des pauvres qui les inspire ?
Peut-être sont-ils simplement gênés devant l’amour de Marie pour Jésus : auraient-ils été capables d’en faire autant ?
Cette parole nous parle de Jésus.
Oui c’est vrai, dans l’ordinaire nous avons à nous occuper des pauvres. Les disciples n’ont pas tort de le penser. Mais quand Jésus est sur le point de mourir et d’aller jusqu’au bout de son amour pour nous, cet acte d’amour «extravagant» de Marie est bien approprié.
Indirectement, cette parole nous dit quelque chose de notre action envers les pauvres.
Nous pouvons leur faire du bien quand nous le voulons !
Autrement dit, nous avons toujours des occasions de faire le bien aux pauvres. Et Dieu nous demande de les saisir.
Dans le Deutéronome, Dieu disait déjà :
« Il ne manquera pas de pauvres au milieu du pays ; c’est pourquoi je te donne ce commandement : Tu devras ouvrir ta main à ton frère, au malheureux et au pauvre dans ton pays. » (Deutéronome 15.11)
Jésus dit de Marie : « Elle a fait ce qu’elle a pu… ». Chacun de nous est appelé à faire ce qu’il peut.
Nous ne pouvons pas verser du parfum sur les pieds de Jésus.
D’ailleurs Jésus ne demandait pas à ce que l’on fasse cela pour lui tous les jours.
Par contre nous pouvons faire du bien aux pauvres quand nous le voulons parce que nous avons toujours les pauvres avec nous !
Alors au travail pour une action chrétienne dans un monde en détresse !
Laisser un commentaire
Connectez-vous pour poster un commentaire