Le fast-food de la foi

"O Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche, j'ai soif de toi. Tout mon être soupire après toi, comme une terre aride, desséchée, sans eau." Psaume 63

Il y a quelques années, j’ai dénoncé ce que j’ai appelé le phénomène de "macdonaldisation" de la vie chrétienne. Malheureusement, j’ai bien peur que dans nos sociétés de consommation telles que la France ou d’autres pays, le phénomène soit toujours bien ancré dans les mentalités. La macdonaldisation de la vie chrétienne et de l’église nous propose de considérer le domaine de la foi comme un autre produit au même titre que les hamburgers. Et en tant que consommateurs, on est en droit de faire notre choix dans la vaste gamme d’options proposées…

"Bonjour Mademoiselle, je vais prendre un menu Jean 3.16, à emporter."

"Un menu Jean 3.16. Je vous mets une prédication ? Petite, moyenne ou grande ?"

"Petite, s’il vous plaît."

"Et comme boisson ?"

"Ce sera un Evangélo-Cola Light."

"Très bien, vous aurez tout cela dans 2 petites minutes."

"Merci Mademoiselle."

 

La macdonaldisation nous donne ensuite le droit de faire des commentaires comme par exemple : "Le culte était bien ce matin. Par rapport à la dernière fois, ça s’est amélioré. Il faut dire que quand c’est René qui fait la louange, ça part un peu en trip mystique. Et puis le batteur s’est coupé les cheveux, ça fait quand même plus sérieux… Et le pasteur a mis une nouvelle cravate. On en avait assez de la cravate Ichtus… et le pianiste n’a pas réussi à allumer le piano électrique, ce qui était un bon point de plus. Finalement, je me suis fait du bien ce matin…"

 

Mais depuis quand les cultes servent-ils à se faire du bien ?

 

Si on va à l’église pour se faire du bien seulement, on va vite être déçu ! Le jour où le guitariste casse une corde ou le pasteur prêche 5 minutes de trop, on va trouver que le culte était nul ! Et que dire du jour où le violoniste aura un micro ! Non, on ne peut aller à l’église pour se faire plaisir à soi-même. C’est de l’égocentrisme. Si au contraire on vient à l’église pour plaire à Dieu et pour lui apporter une adoration, alors c’est tout notre état d’esprit qui va changer. On ne sera plus des spectateurs-consommateurs de religion, on deviendra des participants-adorateurs. Les deux catégories se croisent à l’église, mais ils n’y vont pas avec la même attitude.

 

Le monde où l’on vit offre un gigantesque marché des biens de consommation, de même qu’un gigantesque marché des religions. On achète un peu de Christianisme par ici, on rajoute une livre d’Islam par là, et on n’oublie pas une grosse dose d’Humanisme. On ressort du marché avec de quoi faire sa cuisine théologique. La religion est tombée dans le piège consumériste ! On choisit alors la foi qui nous convient, comme on choisit un menu dans un restaurant rapide.

 

Mais où sont les chrétiens qui dénonceront les Ronald de la foi ? Où sont les chrétiens qui rejetteront les fast-food et les marchés évangéliques, où on oublie la parole de Dieu et où on place les bénédictions de Dieu avant Dieu lui-même ? Où sont les chrétiens qui cesseront de dire "le culte m’a fait du bien", et qui diront "J’ai mis toute ma vie entre les mains de Dieu" ?

 

"Un homme avait deux fils; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ?" Matthieu 21.28-31

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