Prends soin de ton épouse !

Prends soin de ton épouse !

Cher Pasteur,

Bien sûr il est clair que mon billet aujourd'hui s'adresse plus particulièrement à mes collègues mariés. Mais je pense que les célibataires pourront aussi en faire leur profit, du fait que tout célibataire (sauf exceptions pauliniennes) est un homme marié en puissance !

Si je ne me trompe fort, tu es un homme extrêmement occupé. Ton planning est surchargé, et tu es submergé par les obligations du ministère : celles que t'impose tout naturellement ta fonction de berger du troupeau, et toutes celles que tu trouves indispensable d'accomplir toi-même. As-tu jamais pensé que tu pourrais en déléguer quelques-unes ? Cela te permettrait peut-être d'avoir un peu plus de temps pour ta femme. Tu penses beaucoup à elle ? Fort bien ! Mais prends-tu le temps de le lui dire ? Il y a des choses qui vont sans dire, peut-être, mais qui vont tellement mieux en les disant !

En Norvège on a un dicton : "Donne-moi une fleur pendant que je vis !". Essaie de te rappeler la dernière fois que tu lui as fait un compliment. Nos épouses sont bien plus habituées à être le déversoir de nos frustrations ministérielles, de nos ennuis de gestionnaires et de nos fatigues de coureurs olympiques, qu'aux éloges et aux félicitations ! Il devrait être si facile de lui dire "Je t'aime !", mais il paraît que beaucoup d'hommes ne le disent jamais, parce qu'ils estiment que c'est sous-entendu ! Moi, je n'ai nulle confiance dans les sous-entendus, et au cours des cinquante-cinq dernières années, il n'y a pas eu beaucoup de jours où je n'aie dit ces mots à Rakel, mon épouse ! J'ai même réussi à trouver le temps (si, si, ça peut encore se trouver !), pour lui écrire des poèmes. Ah, vraiment ? Tu veux voir ? Bon, c'est entre nous… N'en parle à personne ! C'est l'histoire d'un torrent et d'un lac…

Il est né tout là-haut, dans l'immense montagne
D'une source cachée au milieu des bouleaux.
Le cours impétueux de ses rapides eaux
Descend en bondissant vers la verte campagne.

Il dépose en passant son écume argentée,
Contournant les écueils de son lit rocailleux.
S'il s'arrête un moment pour refléter les cieux,
Vite, il reprend sa course, un instant arrêtée !

Bien plus loin, tout là-bas, au pied de la montagne,
S'étend sereinement à l'ombre des bouleaux
Un lac profond et pur, dont les paisibles eaux
Reflètent doucement le ciel de la campagne.

Il se laisse envahir par le lent crépuscule,
Lui offrant simplement son scintillant miroir.
Puis insensiblement descend la paix du soir
Que vient troubler à peine un vol de libellule.

Il existe un endroit, tout au bord de sa rive,
Où l'on peut découvrir un miracle d'amour ;
Car c'est là que l'on voit, et la nuit et le jour
Comment les calmes eaux se marient à l'eau vive !

Tu m'aimes, je le sais, toi, sereine et tranquille ;
Et même si je suis tellement différent,
Je t'aime, comprends-le, ce n'est pas difficile :
Tu es le lac profond et je suis le torrent ! 

Non, c'est vrai ? Tu trouves que c'est du temps perdu, et qu'un pasteur doit avoir autre chose à faire que d'écrire des poèmes d'amour ? Alors il est grand temps que tu cesses de penser uniquement à tes multiples occupations, et de porter les yeux sur celle qui, auprès de toi, cache si bien sa déprime naissante que tu ne t'en es même pas encore aperçu.

"Que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeunesse…" (Pr. 5.18)

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2 commentaires
  • Amazing1386 Il y a 13 années, 11 mois

    C'est si beau de voir qu'il y a encore des maris qui prennent le temps d'écrire des poèmes d'amour à leur épouse après toutes ces années de vie commune.Gloire à Dieu!!!
  • Gérard Il y a 14 années, 1 mois

    Merveilleux celà me rappelle un Pasteur et sa chère épouse que j'avais aidé une où deux fois en condruisant les chants lorsqu'ils venaient évangéliser certains soirs dans si je ne me trompe la salle des fêtes de la mairie d'enghein les bains c'était entre 1977 et 1978 DIEU vous bénisse !