Que fais-tu de la Bible qui dort sur ton étagère ?


« (…) Octobre 2002. Je me protégeais avec la Bible. J’avais décidé de commencer par le plus facile, les Evangiles. Ces histoires – écrites comme si une caméra indiscrète avait suivi Jésus malgré lui – stimulaient une réflexion libre. C’était donc un homme qui prenait la vie devant mes yeux, un homme qui avait des relations avec des hommes et des femmes autour de lui, et dont le comportement m’intriguait d’autant plus que je sentais que je n’aurais jamais fait pareil. Il y eut pourtant un déclic. L’épisode des Noces de Cana piqua ma curiosité, à cause d’un dialogue entre Jésus et sa mère, qui m’interloqua tellement il m’était familier : j’aurais pu vivre cette même situation avec mon fils. Marie, s’apercevant que le vin manque dit : « Il n’y a plus de vain. » Et Jésus, qui comprend parfaitement que, derrière cette simple remarque, se cache une incitation à l’action, lui répond de mauvaise humeur, presque agacé de se sentir manipulé. Marie, comme toutes les mères, sait que, malgré son refus initial, Jésus finira par faire ce qu’elle voudrait qu’il fasse. Voilà pourquoi elle va parler à ceux qui servent, leur demandant de suivre les instructions de Jésus. Tout comme le lui a suggéré Marie, Jésus transforme l’eau en vin et commence sa vie publique avec ce premier miracle. Il y avait quelque chose d’une indéniable et sympathique saveur païenne dans le souci de s’assurer que la fête continue. Cette scène m’occupa pendant des jours. Pourquoi Jésus refuse t-il d’abord ? A-t-il peur, est-il intimidé ? Comment peut-il ne pas voir que le moment est venu alors qu’il est censé tout savoir ? L’histoire me passionnait. Mes pensées tournaient sans répit dans mon cerveau. Je cherchais, je réfléchissais. Et puis, tout à coup, je me rendis compte : « Il avait le choix ! » C’était bête, c’était évident. Mais cela changeait tout. Cet homme n’était pas un automate programmé pour faire le bien et subir un châtiment au nom de l’humanité. Il avait certes un destin, mais il avait fait des choix, il avait toujours eu le choix !... Et moi, quel était mon destin ? Dans cet état d’absence totale de liberté, me restait-il une possibilité de faire un choix quelconque ? Et si, oui, lequel ? Ce livre que je tenais entre mes mains devenait mon seul interlocuteur fiable. Ce qui y est inscrit avait une puissance telle que je serais amené à me dénuder face à moi-même, à arrêter de fuir, à faire moi aussi mes propres choix. Et par une sorte d’intuition vitale, je découvrais que j’avais devant moi un long chemin à parcourir, qui me transformerait de manière profonde sans que je puisse en deviner ni l’essence ni l’ampleur. Il y avait un choix derrière ces pages remplies de mots qui déroulaient leurs lignes et, derrière cette voix, une intelligence qui cherchait à entrer en contact avec moi. Ce n’était plus seulement la compagnie d’un livre qui me désennuyait. C’était une voix vivante qui me parlait. A moi. Consciente de mon ignorance, je lus la Bible de le première à la dernière ligne, comme une enfant : en verbalisant toutes les questions qui me venaient à l’esprit. Car j’avais remarqué que souvent, lorsqu’un détail de la narration me semblait incongru, je le mettais de coté dans mon esprit, dans une corbeille que j’avais créée mentalement pour y jeter ce que je ne comprenais pas, en tamponnant dessus le mot « erreur » - ce qui me permettait de continuer à lire sans me poser de questions. A partir de ce moment-là, je me posai les questions, ce qui stimula ma réflexion, pour me permettre d’écouter cette voix qui me parlait au fil de mots ». (…)

« (…) Fin juillet 2005. (…) J’allumai la radio, je passai au peigne fin toute la bande des ondes courtes. Je tombai un jour sur un pasteur qui émettait depuis la côte ouest des Etats-Unis. Il prêchait la Bible comme qui enseigne la philo. J’étais passé dessus à plusieurs reprises, dédaigneuse, me disant que c’était un de ceux qui faisaient Dieu leur vache à lait. Un jour, je pris le risque de l’écouter. Il analysait un passage de la Bible, qu’il disséqua en s’appuyant avec érudition sur les versions grecque et latine du texte. Chaque mot prit un sens plus profond et plus précis, j’eus l’impression qu’il taillait un diamant devant moi. Il s’agissait des derniers paragraphes d’une lettre de saint Paul aux Corinthiens. « Ma grâce te suffit : car ma puissance se déploie dans la faiblesse […] car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort (2 Corinthiens 12 :7 à 10) ». Elle devait se lire comme un poème, sans prévention. Je crus qu’elle était universelle et que quiconque cherchait un sens à la souffrance pouvait se l’approprier. J’entrais en hibernation. Il n’y eut plus pour moi de jour ou de nuit, de soleil ou de pluie. Les bruits, les odeurs, les bestioles, la faim, la soif, tout disparut. Je lisais, écoutais, méditais, et repassais au tamis de mes nouvelles réflexions chaque épisode de ma vie. Ma relation avec Dieu changea. Je n’avais plus besoin de passer par d’autres pour avoir accès à lui, ni d’avoir de rituels. En lisant son livre, je voyais un regard, une voix, un doigt qui montrait, et bousculait. Je pris le temps de réfléchir à ce qui me gênait et je vis dans les misères humaines le miroir qui renvoyait mon propre reflet. Ce Dieu-là me parut sympathique. Il parlait. Il choisissait ses mots. Il avait le sens de l’humour. Comme le Petit Prince séduisant sa rose, il faisait attention. (…)

Ces quelques lignes sont issues du livre d’Ingrid Betancourt, témoignant - avec force et courage - son quotidien pendant ses 6 années et demie de captivités aux mains des FARC, dans la jungle amazonienne en Colombie, du 23 février 2002 au 2 juillet 2008.

Pourquoi en parler avec vous les amis ?

D’abord parce que son témoignage me touche profondément, ensuite, pour l’importance de posséder une Bible, de la lire, de l’étudier et enfin de la mettre en pratique !

Josué 1:8 « Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. »

Alors, je vous le demande, faites-vous un bon usage de votre Bible où la laissez-vous dormir tranquillement sur votre étagère ?

Connaître Dieu, s’est surtout le faire connaître !

Sachons offrir une Bible lorsque nous sentons que le Saint-Esprit nous y invite, avec sagesse et amour surtout si nous en avons le choix.

En lisant le texte qui suit sur A la croisée des chemins, vous comprendrez mieux pourquoi le témoignage d’Ingrid Bétancourt me bouleverse autant, et vous touchera aussi, je le crois. Elle conserva une Bible pendant toute ses années dans la forêt tropicale Sud américaine, sans elle et d’autres choses bien sûr, aurait-elle résistée ? La question mérite d’être posée.

Mes pensées vont vers celles et ceux qui sont actuellement otages, séquestrés ou prisonniers malgré eux, sur notre terre et n’oublions jamais, qu’une Bible offerte, peut soulager, sauvegarder, et enfin sauver une vie !

Soyez bénis.

Vincent Guillemoteau


* Extrait du livre d’Ingrid Betancourt « Même le silence a une fin », Ed. Gallimard, pages 187 / 188 et 550. Récit intime d'une aventure qui ne ressemble à aucune autre, voyage hanté, palpitant du début à la fin, c'est aussi une méditation sur la condition des damnés - et sur ce qui fonde la nature humaine.


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7 commentaires
  • Vincent Guillemoteau Équipier du Top Il y a 13 années

    Merci à tous pour vos témoignages et encouragements ! Soyez bénis ! Vincent
  • françoise Il y a 13 années, 1 mois

    MERCI pour cet article;l'éternel est celui qui te garde.l'éternel te gardera de tout mal;il gardera ton AME .la bible est un trésors un espoir qui me garde maintenant et à toujours
  • souffle Il y a 13 années, 1 mois

    Dans cet course effréné qui nous entraîne tousse a différent niveaux il nous faut nous faire violence. La parole de Dieu "la bible " est la respiration de notre âme. Un trésors pour ceux qui soupirent après la vérité . Revenons a la source sans cesse . Merci vincent pour se texte qui remet les pendules a l 'heure.
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