Guérir les sauvés !

Bonjour Mon ami(e),

Je ne sais pas si vous vous sentez bousculés dans vos conceptions. Peut-être, comme beaucoup de croyants, vous aviez vous-mêmes aspiré à une transformation instantanée. Cependant, vous vous êtes rendu compte, dans votre propre expérience, que les choses n’étaient pas aussi simples.

Vous savez, j’ai connu le Seigneur en 1975. Dans ces années, les églises évangéliques étaient vraiment minoritaires et l’église que je fréquentais à l’époque devait avoir à peu près 150 membres. Plus de 40 ans plus tard, ils sont toujours 150. Mais, évidemment, ce ne sont pas les mêmes personnes. Comme dans toute église évangélique, il s’est opéré un cycle : les gens viennent, restent quelques années et s’en vont. Les gens entrent, demeurent pour un temps et ressortent. Au fil des 40 dernières années, il est probablement passé plus d’un millier de personnes qui ne sont pas restées dans cette église.

Pourquoi ce cycle incessant ? Qu’est-ce qui explique que la personne ne demeure pas fidèle à l’église ? Qu’est-ce qui fait en sorte que l’église peine à fidéliser ces « fidèles » ? Bien sûr, il peut y avoir autant de raisons que de gens. Mais, de façon générale, l’église a failli à sauvegarder ceux que Dieu s’est acquis à gros prix (le sacrifice de Son Fils unique) parce qu’elle n’a pas su en prendre soin.

Cela m’amène au second mandat de l’église. Il est plus pastoral et consiste à aider les croyants à acquérir de la maturité en Jésus-Christ, à se fortifier, à guérir et à s’affermir et à devenir des disciples. La destinée temporelle des hommes y est rattachée. Le pasteur, tel un berger du temps passé, se doit d’assurer les soins et la protection du troupeau.

Le prophète Ézéchiel illustre fort bien la tâche pastorale dans sa prophétie sur les bergers d’Israël (Ézéchiel. 34/1-6).

« Vous n’avez pas fortifié celles qui étaient faibles, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée ; vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue ; mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. Elles se sont dispersées, parce qu’elles n’avaient point de pasteur ; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, elles se sont dispersées. » (Ezé 34:4-5)

Quels sont donc les besoins des gens (brebis) ?

Ils ont besoin d’être fortifiés quand ils sont affaiblis ! Ils ont besoin d’être soignés lorsqu’ils sont malades ! Ils ont besoin d’être guéris lorsqu’ils sont blessés Ils ont besoin d’être ramenés lorsqu’ils s’égarent Ils ont besoin d’être retrouvés lorsqu’ils se perdent.

La conséquence lorsqu’on ne prend pas soin d’eux : ils se dispersent et deviennent des proies vulnérables. Cette prophétie d’Ézéchiel, malgré les siècles, demeure d’une actualité frappante.

Lorsque la question du salut est réglée, c’est le second mandat qui prend davantage de place et poursuit l’œuvre spirituelle initiée par l’évangélisation. Cela s’appelle le soin pastoral. Il importe de comprendre que l’erreur la plus courante et la plus généralisée consiste à croire que le salut ou plus précisément la nouvelle naissance est suffisante pour régler tous les maux de l’humanité. La réalité est toute autre et bien souvent les églises locales se retrouvent avec une foule de besoins provenant des gens qu’elle a « repêchés » dans l’océan tumultueux de la société.     

Lorsque l’Église comprend le mandat pastoral que Dieu lui donne et qu’elle le met en pratique, elle en retire tous les bénéfices et toutes les bénédictions qui s’y rattachent. Une église en santé est composée de personnes en santé. C’est ce à quoi nous œuvrons en relation d’aide : guérir les sauvés !