Nous pourrions résumer le premier trait caractéristique de l'église baptisée de l'Esprit en mettant deux mots côte à côte : "liberté" et "gouvernement".

A première vue, cela peut paraître bizarre de mettre ces deux termes ensemble. Nous pourrions être tentés d'objecter : "Mais si nous avons la liberté, alors nous ne sommes pas sous un gouvernement. Et si nous sommes sous un gouvernement, alors nous n'avons pas de liberté." Les gens, en fait, pensent souvent que la liberté et le gouvernement sont deux choses qui s'opposent. Cela s'applique non seulement aux choses spirituelles, mais également au domaine politique.

Je me souviens de la situation politique au Kenya, en Afrique de l'Est, alors que j'étais là-bas de 1957 à 1961 en tant que directeur de collège. A cette époque, les Africains du Kenya désiraient ardemment l'indépendance complète de leur pays, ou un gouvernement autonome. Le mot en swahili utilisé pour indépendance était "uhuru", qui signifie littéralement "liberté", et ce mot était sur les lèvres de tous. Beaucoup d'Africains parmi les moins cultivés avaient une idée magnifique de ce que cet "uhuru" ou "liberté" leur apporterait.

Lorsque l'"uhuru" venait, ils disaient : "Nous pourrons faire du vélo de n'importe quel côté de la route, nous pourrons voyager aussi loin que nous le désirerons en bus sans payer, nous n'aurons plus à payer d'impôts au gouvernement."

Pour des gens d'autres pays plus érudits, de telles affirmations peuvent paraître enfantines, ou ridicules. Ces gens diraient que de telles conditions ne constituent pas la véritable liberté, mais plutôt l'anarchie et le désordre au sens le plus fort. Néanmoins, ces Africains dans leur simplicité étaient parfaitement sincères dans l'image qu'ils s'étaient faite de la liberté ; leurs propres dirigeants politiques avaient souvent des difficultés pour leur faire comprendre d'une façon raisonnable et pratique ce que la liberté ou l'indépendance impliquerait réellement.

Ce qui est étrange, c'est que les gens qui sont parfaitement sophistiqués dans leur compréhension de ce que la liberté politique signifie sont parfois enfantins dans l'image qu'ils se font de la liberté spirituelle.

De telles personnes se moqueraient des Africains qui imaginent que la liberté politique consiste à pouvoir faire du vélo des deux côtés de la route, ou à voyager en bus gratuitement. Pourtant, ces mêmes personnes se comportent de façon non moins stupide ou désordonnée dans la maison de Dieu, puis ils justifient leur conduite sous le label de "liberté spirituelle".

Par exemple, dans certaines églises, lorsque l'on demande à un membre de conduire la prière et d'en présenter certains sujets à Dieu, il y en a d'autres qui parlent en langues tellement fort qu'il devient impossible pour le reste de l'assemblée d'entendre ce que dit le frère qui conduit ce moment. Cela signifie qu'il est impossible à la congrégation de dire "amen" avec compréhension et foi à une prière qu'ils n'ont même pas pu entendre. En ce sens, par ce mauvais usage des langues, toute l'église perd la bénédiction et l'efficacité d'une pétition et d'une intercession unie et de tout coeur.

Ou bien encore, il peut arriver que le pasteur présente un message biblique logique afin de montrer aux pécheurs le besoin et la voie du salut. Alors qu'il approche de l'apogée de son message, quelqu'un dans l'église éclate en un parler en langues de façon inopportune. Résultat, l'attention de toute l'assemblée est distraite du message du salut ; les incroyants présents sont soit irrités ou effrayés par ce qui semble être pour eux une explosion insensée et émotionnelle, et toute la force du message préparé avec soin est perdu.

Si la personne responsable de ce genre de folie doit être par la suite réprimandée, il arrive souvent qu'elle se justifie ainsi : "Je ne pouvais pas m'arrêter ! Le Saint-Esprit me poussait. Je devais obéir au Saint-Esprit." Cependant, une telle réponse ne peut être acceptée, car elle est contraire à l'enseignement clair des Ecritures.

Dans 1 Corinthiens 12:7, Paul dit :

Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune.

Nous pourrions dire cela plus clairement : la manifestation de l'Esprit est toujours donnée dans un but utile, pratique et sensé.

Ainsi, si la manifestation est dirigée pour accomplir le but pour lequel elle est donnée, elle sera toujours en harmonie avec le plan et le but du culte dans son ensemble, et aura toujours une contribution positive pour l'accomplir. Elle ne sera jamais sans signification, distrayante ou hors de propos.

Ma prière aujourd’hui :

« Seigneur, aide-nous, en tant que corps du Christ, à utiliser tous les dons de l'Esprit dans l'unité et l'harmonie, afin qu'à travers les langues et l'interprétation, tu puisses nous révéler tes secrets, que nous puissions être guidés par la prophétie, et voir les miracles et les guérisons par les œuvres de ta puissance. Amen. »

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